L'économie dans le programme d'Emmanuel Macron

Au vu de son parcours (inspecteur des finances, banquier d’affaires, ministre de l’Economie), il est certain que la candidature d’Emmanuel Macron sera évaluée majoritairement sur son programme économique. En rupture avec le clivage droite-gauche, la clé de voûte de la pensée d’Emmanuel Macron vise à fédérer des sensibilités différentes. On retrouve cette pensée dans la volonté affichée par les responsables d’En Marche de mettre sur un piédestal les valeurs de liberté et de protection.

► Il propose  la réduction du déficit vers le sacrosaint objectif des 3% (actuellement à 3,5%). Pour y arriver, ses projections de croissance ont le mérite d’être prudentes : 1,4% en 2017 et 1,8% en 2022.

La thématique de l’emploi est celle qui a été la plus développée.
► Très critique envers le « revenu universel » de Benoît Hamon, Macron est favorable à une «sécurité professionnelle universelle» à destination de tous les actifs, même indépendants. Pour cela, il souhaite transformer le revenu de solidarité active (RSA) afin d’en faire un outil du retour à l’activité et non une incitation à l’oisiveté pour le chômeur. Le montant de cette prestation doit donc être augmenté à environ 100 euros par mois afin d’accroître le gain perçu par le chômeur et l’amener à consommer.
S’y ajoute une hausse de 250 euros du pouvoir d’achat permise par une suppression des cotisations sociales salariales. En contrepartie, les bénéficiaires d’allocations de chômage devraient «accepter toute proposition de formation ou d’emploi décente, c’est-à-dire pas trop éloignée de leurs compétences». Une déclaration qui pourrait peut-être éclairer sur le modèle que veut imposer Macron : il avait réaffirmé son attachement au modèle scandinave alliant flexibilité sur le marché du travail et protection des parcours professionnels.
► Le principe des 35 heures ne changera pas, mais la négociation collective sera privilégiée au niveau des branches professionnelles.

Autre thème important, la fiscalité.
►Ici, la grande proposition est la primauté du risque sur la rente. Par cette maxime, Emmanuel Macron veut la suppression de la part de l’Impôt sur la fortune qui finance l’économie réelle, la détention d’actions, pour en faire un impôt sur la rente immobilière. Seul le patrimoine immobilier serait donc imposé, exit les valeurs mobilières comme l’assurance-vie ou les investissements en actions. Il précise que l’abattement sur la résidence principale ou encore l’exonération sur les œuvres d’art seraient maintenus.

Pour financer son projet et réduire la dette de l'Etat, le candidat d’En Marche prévoit une baisse des dépenses publiques de l’ordre de 60 milliards d’euros sur le quinquennat, notamment par:
la réduction du nombre de fonctionnaires (120 000 agents dont 70 000 dans la fonction publique territoriale et 50 000 dans l'administration de l'Etat). Sur ce point, le candidat compte déléguer la responsabilité aux ministres. De même, il laissera la possibilité aux collectivités locales de fixer le salaire de leurs agents et même de recourir à des recrutements de droit privé. Egalement, il souhaite incorporer plus de souplesse dans la carrière des fonctionnaires.
la réforme de l'Assurance chômage afin d'atteindre un taux de chômage à 7% (9,6% actuellement) en 2022 et 10 milliards d'euros d'économies. Pour cela, il souhaite nationaliser l'UNEDIC en l'enlevant des mains des syndicats.

Mis à jour le 05 mars 2017